The disintegration loop

J’ai réalisé ces collages cet hiver à l’atelier (il y fait plutôt froid). Je choisi des images, je déchire, j’assemble, je colle, avec en fond sonore, les disques de William Basinski, Disintegration Loops, et le dernier album des Swans, The Beggar. Ces boucles répétitives et apaisantes sont omniprésentes, elles rythment mes journées et orientent mes choix. Elles imprègnent chaque étape du processus, font émerger peu à peu ces images. Les paroles de Michael Gira tournent en boucle, Elles m’obsèdent : the parasite / ebbing / under sulfur skies / I’ll rest my head / we’re sinking, just drifting / is there really a mind?
Y a-t-il vraiment un esprit?…
C’est à cette période que je suis allé voir Swans en concert, à La Rochelle, avec quelques amis. Le concert a duré plus de deux heures, à 130 décibels. Assourdissant, éprouvant, captivant. Gira, sur scène, tel un chef d’orchestre tyrannique, domine son groupe et son public. Il scrute, il jauge. Il attend la moindre faille, prêt à mordre. Et pourtant, c’est beau. Immense. Des paysages sonores à la fois oppressants et libérateurs, noirs et lumineux. Je savais déjà, au moment même, que je créais mon souvenir.